Samedi 15 juin 2024


 

Nous nous définissons trop souvent par les faits que nous avons accomplis, par les biens que nous possédons, par l’image que nous donnons, ou que nous cherchons à donner, alors qu’en définitive, c’est ce que nous n’avons surtout pas fait et surtout pas dit qui nous définit bien davantage. 

D’où l’importance de s’abstenir de faire ou de dire à tout vent.

Nous sommes faits à la fois de pleins et de vides, les vides sont tout aussi intéressants, ces moments d’inaccomplissement, d’impuissance, d’échec. Lorsque je ne fais rien, en général, je ne porte pas préjudice à autrui, je n’ennuie personne, la page est vide, je n’ai rien à dire ni à ajouter au chant du merle ou au bruit du réfrigérateur.

À ce moment-là, ma voix de porterait pas, ma pensée ne porterait pas dans l’univers, et je n’aurais d’autre solution que de la laisser s’immobiliser, jusqu’à ce qu’elle cesse ce manège abêtissant - car même dans la plus haute solitude ou dans le silence, le manège tourne, cherche un sens, la direction d’une échappée, mais échappée à quoi ? De quelle prison ?

Laissons-nous définir par l’espace situé entre nos mains vides et le ciel, par notre absence d’opinion et de jugement, Laissons-nous envahir par l’écho des bruits extérieurs et par la respiration discrète du lieu où nous habitons. Laissons-nous habiter par l’absence de définitions, de frontières. Puissent ces vides nous inspirer, nous offrir un mouvement neuf, à nous comme aux autres puisque nous sommes nous et nous sommes les autres, nous sommes les êtres et nous sommes les choses, et nous sommes tout ce que nous croyions qui n’était pas nous. Ce qui au final est assez surprenant.

 

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