Samedi 25 mai 2024
Me voilà à nouveau en laisse avec Beniou le chat. Beniou la fripouille explore le jardin, une véritable jungle à cette saison où toute la végétation foisonne et explose de mille tableaux. Il renifle chaque brin d’herbe, court après un cloporte, s’excite à poursuivre un lézard, et moi de le suivre, soucieux de lui aménager une certaine liberté malgré notre attachement à cette fichue laisse et de donner un sens profond à ma vie. Il faut renouveler la balade deux ou trois fois par jour, sinon la fripouille s’installe sur le clavier de l’ordinateur et miaule avec zèle. Alors je soupire, je me lève en maudissant d’abord l’animal qui va tout de suite se percher sur un gros parpaing à côté de la porte d’entrée pour que je lui attache le harnais, déjà excité à l’idée de sortir. Lorsque j’ouvre la porte d’entrée, le chat se dirige vers la mare. Au-delà des limites du jardin, la mare est desséchée et le fond est un endroit parfaitement dégagé, couvert de tourbe où poussent les touffes d’une graminée semi-aquatique un peu étrange. C’est le terrain de jeu préféré du chat qui part à la chasse aux grenouilles et aux insectes et finit par se jeter sur ces touffes d’herbe. Après dix minutes, le chat se frotte à la tourbe et la lèche. Il semble dans un état second. Je suis persuadé que les graminées en question agissent comme de l’herbe à chat. Lorsque le chat à l’air un peu trop shooté, je l’attrape et nous allons jouer ailleurs. Je me dis alors que je ne peux pas vraiment m’asseoir à mon pupitre pour écrire ce qui est frustrant. En laisse avec le chat, je prends des notes. Peut-être devrais-je écrire dans la danse des feuillages des saules, sur les troncs des boulots ou dans la course des nuages. Je pourrais alors exprimer toute l’allégresse qui m’habite alors, tandis que Béniou et moi explorons mille jardins secrets et sauvages, plus merveilleux que tous les parcs zen du Japon.
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