Mercredi dernier, Gaspard est rentré de son périple en montagne. Lui et ses deux amis auront fait de longues heures de route pour une petite excursion de quelques heures à peine. Le tout était étalé sur une vingtaine d’heures, depuis le départ d’Olsztyn à 5h30 du matin jusqu’au retour à Łódz vers une heure du matin. Le projet initial était de faire l’ascension du Rysy, un sommet des Tatras qui culmine à 2500 mètres, puis de descendre côté Slovaque vers un refuge pour y passer la nuit et revenir le lendemain. La veille du départ, Aga et Gaspard avaient fait le tour des boutiques pour lui trouver de bonnes chaussures pour marcher. A ma grande surprise, Gaspard a choisi des chaussures de marche bleues, surtout très esthétiques, basses, très légères, imperméables et qui ressemblent davantage à de simples chaussures de sport. Les doigts de pieds semblaient suffisamment protégés, mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles ne ressemblaient pas à des chaussures de montagne.
C’est seulement en fin d’après-midi que les trois randonneurs arrivèrent en voiture au pied des montagnes. Le temps de grimper un peu, d’atteindre le lac « Morskie Oko », de toucher presque au sommet et la nuit allait bientôt tomber. Bien qu’équipés de lampes puissantes, les trois gaillards crurent plus sage de faire demi-tour et de retourner à la voiture. Et s’en était fait de l’ascension !
Les photos rapportées de la promenade font pourtant envie :
On voudrait respirer cet air pur des hauteurs, ressentir la fraîcheur des
torrents, la rudesse du chemin.
Dimanche. Ce matin, il fait soleil, alors je propose à Aga et Gaspard une balade au bord du Lac. Tout le monde est d’accord. On prendra la Lanos pour s’approcher du lac et faire le reste à pied. Gaspard prend le volant. Il veut descendre en voiture jusqu’au carrefour de Cierkewnik. Nous protestons un peu. Et quand je dis que je préférerais descendre le chemin à pied parce que le paysage est sublime, Gaspard se résigne à garer la voiture. Nous faisons donc le reste à pied. Le chemin entre dans la forêt. Au carrefour, il faut tourner à gauche pour contourner le lac. Gaspard trouve que ce chemin est « ennuyeux ». Évidemment, comparé aux forêts Varmiennes, les paysages de montagnes sont sûrement plus pittoresques. Après une marche rapide, nous sommes presque arrivés à la plage. A cet endroit, il y a un vieux saule au tronc gigantesque couché dans l’eau. En grimpant sur le tronc, on peut même rejoindre une petite plateforme au-dessus de l’eau. L’endroit est absolument charmant.
De petites barques sont amarrées çà et là, offrant dans les flots bleus une vue de carte postale. Le soleil fait des diamants dans les vagues. L’air est doux. Que rêver de mieux pour un dimanche après-midi ? Le regard hypnotisé par tant de beauté, nous prenons photos sur photos. Toute la scène n’a pas duré quinze minutes qu’un coup de fil nous arrache de notre contemplation : Un acheteur potentiel veut venir visiter la maison vers seize heures. Il faut rentrer au pas de charge, faire le ménage. Au début, un peu déçu, je traîne des pieds derrière Gaspard et Aga qui sont partis au pas de course. Je finis par me prendre au jeu, rattrape Aga, mais quelques mètres devant nous, Gaspard semble voler avec ses chaussures flambant neuves, d’un air presque détaché, comme s’il flottait quelques centimètres au-dessus du sol. En nous approchant, le bougre semble accélérer. Je n’en suis pas si sûr, parce qu’il ne change absolument en rien sa démarche. Cette marche forcée, ça me rappelle certaines images de Tintin au Tibet, avec le capitaine Haddock qui a soif et commence à siffler toute une bouteille de whisky. Le capitaine, c’est moi et je n’ai rien à boire pour apaiser ma soif.
Parvenus à la voiture, Aga et moi avons mal aux pieds, aux jambes, nous sommes en nage et nous nous effondrons dans la voiture, soulagés de ne plus avoir à marcher au pas de course.
Une fois à la maison, Gaspard suggère que ses chaussures peuvent très bien m’aller, qu’elles sont trop petites pour lui. Il décide de me les donner et insiste pour que je les essaye. Il ôte lui-même mes vieilles chaussures, enfile les siennes sur mes pieds. Elles sont extrêmement confortables et me vont parfaitement. Rien à redire ! J’accepte le cadeau.
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