Journal - le 3 décembre

 

Je crois que ce qu’il faut comprendre, ce qu’il faudrait que nous comprenions tous, c’est que nous sommes beaucoup plus poreux les uns aux autres et à notre environnement que nous ne l’imaginons. En rentrant à pied chez moi, avant-hier (c’était une très courte promenade d’à peine trente minutes), j’avais le sentiment et même la certitude que tous ces champs enneigés, tous ces arbres, tout ce ciel et mon corps ne formions qu’un seul être. C’était assez bouleversant parce que je sentais cette présence autour, au-dessus de moi, dans mes jambes, mais aussi dans la brume. J’entendais son rugissement fabuleux, sa bienveillance monstrueuse et céleste. Il faut être un promeneur solitaire comme Rousseau peut-être. Il fait aimer la solitude, parce que c’est seulement dans la solitude, lorsque tu t’es débarrassé même de toi-même que tu parviens à voir ce visage qui n’est ni toi ni le reste, mais toute la terre et tout le ciel. Après, quelque chose est transmis, que tu le veuilles ou non, ça se fait automatiquement, pas besoin de mots, juste servir le thé à tes amis, et si tu n'as pas d'amis autour de toi, tu peux encore offrir cette lumière qui parvient à tes yeux.
 

 

 

 

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