Journal - Samedi 5 juillet 2025

 J’ai un voisin français. (Parce que oui, en Warmie, à moins de vingt kilomètres, on peut déjà parler de voisinage). Bref, cet hiver, avec Gaspard, nous étions allés en voiture jusqu’à Nowy-Kawkowo. C’est un tout petit village avec quelques maisons, une vieille église du quinzième siècle et un café-musée au centre. En face du café-musée, un chemin monte dans la campagne au milieu les champs. Gaspard voulait voir les champs de lavande. Une ancienne Varsovienne la cultive et fabrique différents produits cosmétiques. Mais en hiver, le weekend, le café est fermé, la boutique de la marchande de lavande est probablement fermée elle aussi. Nous faisons une partie de ce chemin à pied, puis comme il fait froid à pierre fendre, nous sommes revenons à la voiture en courant. Bien contents de nous réchauffer dans la chaleur de l’automobile.

Je n’y suis retourné accompagné par Aga qu’à fin juin. Il s’avère qu’en montant ce chemin sur un kilomètre, on arrive au pied d’une colline. Sur un vieux panneau, l’inscription « Chill Hill » peinte en jaune clair. La barrière est ouverte. L’herbe a été fauchée. En haut de la colline se dressent plusieurs bâtiments, une maison avec un jardin d’hiver, un atelier et une grange gigantesque. Dans l’atelier, Madame Leticia est en train de donner un cours de poterie à un groupe d’amatrices. Elle nous guide vers son compagnon, François, qui sert justement des cafés et des crêpes dans une petite remorque de marché. Dehors, des tables et des chaises de fortune sont installées entre les arbres, et c’est un véritable berceau de verdure où viennent rêver les nuages et le chant des oiseaux. Les crêpes aux poires et aux caramels sont tout simplement divines. Vont et viennent de jeunes clients allemands qui séjourne dans la maison d’hôte. En arrivant, j’étais loin d’imaginer autant d’animation dans ce trou de verdure. Je connaissais déjà François parce qu’il avait tenté d’ouvrir un café à Olsztyn, mais avait dû fermer boutique après quelques mois. Le café était mal situé je crois. Ici, pas de rues passantes, et pourtant… Quand nous avons fini notre café, le patron nous emmène dans la galerie de poteries du jardin d’hiver. Ce sont surtout des bols et des tasses dont la facture est très Wabi-sabi, ce qui forcément nous plaît énormément. Et nous repartons avec plein de nouvelles tasses à café sous le bras et l’envie de faire découvrir cet endroit à nos amis.

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